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#1 12-08-2015 20:53:22
Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !Île du Levant, la révolte des naturistes gronde ! Le Monde a fait paraître ce bel article quelques jours avant : ÎLE DU LEVANT : ZIZANIE CHEZ LES NUDISTES Depuis 1931, cette île située au large d’Hyères est le refuge des naturistes. Un repaire discret et paisible… où s’opposent les défenseurs d’un naturisme pur jus et les partisans d’un nudisme réglementé. Tout nu et tout sourire, Vincent Loiseau trône devant l’énorme bananier de son établissement, l’Héliotel. « Vous pouvez tester la piscine, et nous nous retrouvons ensuite pour l’entretien, suggère-t-il. Le maillot de bain est interdit. Seul le paréo, accessoire du naturisme, est accepté. » Ah… Sur le terrain, il faut savoir s’adapter. Certains enfilent des gilets pare-balles, nous nous mettons dans notre plus simple appareil. Un village fondé par deux frères médecins. La centaine d’habitants à l’année se déchire, des amitiés se brisent, des voisins s’ignorent. Cette polémique, sorte de bataille locale des défenseurs du naturisme pur jus contre des partisans du naturisme version allégée, peut sembler dérisoire. En réalité, elle cache un profond débat : que reste-t-il de l’utopie du Levant ? Comment la préserver ? Le Levant, c’est l’histoire d’un « village idéal » construit en 1931 par deux frères fantasques, les docteurs André et Gaston Durville. Fils d’un magnétiseur reconnu ayant fait fortune à Paris, ils tiennent une clinique, tendance médecine douce, dans le XVIearrondissement. Leur père les a convaincus : l’industrialisation et l’urbanisation ratatinent l’individu. Vive le retour à la nature ! Pour ces deux bourgeois un peu guindés, le naturisme, alors en plein essor en Allemagne, est une affaire sérieuse. Il fait « de beaux corps et de splendides cerveaux », écrivent-ils. André et Gaston prônent des « cures naturistes » : nudité, vie au grand air, régime végétarien sans alcool, sport quotidien… Trois ans plus tôt, ils ont lancé Physiopolis, un centre naturiste pour le week-end, à Villennes-sur-Seine, en région parisienne. Au Levant, leur projet est bien plus ambitieux. Ils veulent créer le premier village naturiste d’Europe :« Simple cité rustique où les amateurs d’air et de soleil viendront se reposer des fatigues de la civilisation artificielle des villes. » Les frères Durville imaginent leur paradis terrestre, pas moins. Nu intégral ou port du “minimum” ? Aujourd’hui, chaque Levantin se réfère à ces débuts mythiques. Tous invoquent les célèbres docteurs. Les plus libertaires, qui réclament une pratique naturiste sans contrainte, comme les plus réglementaristes. Les Durville auraient été plus tolérants, les Durville ne se promenaient pas nus, les Durville ceci, les Durville cela… Au village, le premier couac a lieu en août 2010. Le policier municipal verbalise pour tenue incorrecte la star du Bazar, Jean-Albert Vaillant, dit Berty, nu dans son épicerie-café-terrasse du matin au soir. Furieux, Berty conteste l’amende devant le tribunal administratif de Toulon, qui lui donne tort en février 2013. L’ambiance se tend à partir du 28 juillet 2013, date de l’assemblée générale annuelle du syndic d’Héliopolis. Les 240 propriétaires, du moins ceux qui s’expriment, demandent la modification de l’arrêté municipal de 1978, à une majorité de 266 voix contre 216 (chacun possède plusieurs voix). Cet arrêté a permis, à l’époque, de légaliser le nu intégral en réglementant les zones où la nudité est obligatoire (la plage et le sentier du littoral), celles où elle est libre (les chemins du village) et celles où elle est interdite (la place du village, les commerces et le port). Les Levantins veulent désormais qu’il soit légalement possible d’être nu dans les boutiques et sur la place du village. Mais la mairie d’Hyères, dont dépend l’île, ne juge pas bon de changer l’arrêté. En signe de protestation, des habitants dépourvus de tout vêtement forment un grand cœur sur la place du village, le 27 juillet 2014. Le policier municipal et Jean-Louis Viale, adjoint spécial au Levant, jouent l’apaisement et promettent de fermer les yeux si des personnes dévêtues s’avisaient de traverser la place. Raté. En avril, le représentant de l’ordre menace de verbaliser un couple de touristes allemands avec leur fille qui, par deux fois, s’aventurent sur cette place de tous les dangers les fesses à l’air. Re-scandale. Le cogérant de l’Héliotel, Paul Bernard, monte au créneau avec une arme de guerre, le Levant naturiste, une association forte de 90 membres créée pour l’occasion. Il prend son combat à cœur, parle de « déni de la démocratie », de « retour moralisateur ». Face à lui, les Chevalier sont les plus virulents partisans d’un naturisme très encadré. Ce couple de pêcheurs – Brigitte, 56 ans, et Christophe, 62 ans – est arrivé sur l’île il y a onze ans. Tous les matins, sur leur petit bateau bleu, La Foi, ils vendent bonites, rascasses blanches et autres prises du jour. Brigitte et Christophe l’avouent, ils n’ont pas choisi cet endroit pour sa philosophie de vie mais pour l’abondance du poisson et parce que Port-Cros était trop cher. « Nous ne sommes pas naturistes, explique Brigitte. On ne va pas marcher nu sur les corniches, on ne va pas à la plage, ce n’est pas notre truc. Les naturistes ne nous gênent pas, mais ce n’est quand même pas extraordinaire de mettre son paréo sur la place du village, non ? » A la tête du Comité d’intérêt local qui réunit 60 habitants, Brigitte s’oppose à toute révision de l’arrêté. Le couple « qui ne redoute pas l’affrontement » se dit ravi de bénéficier « du soutien de Jean-Louis Viale ». Adjoint spécial à la mairie de l’île, ce dernier est le seul à pouvoir se vanter d’être Levantin depuis trois générations. Son grand-père y était pêcheur dès 1918. Pour autant, cela ne fait pas de lui un ardent défenseur du Levant libertaire. Assis au Gambaro, son ancien restaurant mis en vente, il répète : « Nous ne sommes pas dans un camp », sous-entendu avec nudité obligatoire. « Ici, il y a des règles, point barre », martèle-t-il, casquette des All Blacks sur le crâne. Et lui, se dit-il naturiste ? « Bien sûr, je vis avec la nature. Je me baigne nu, mais je l’ai appris dès mon enfance : on ne se promène pas nu. D’ailleurs, à l’époque des frères Durville, les gens portaient un “minimum”. » Autochtones et touristes se paraient en effet d’un triangle de tissu, de crochet ou de perles, maintenu par des cordons. Une sorte de string, bien avant l’invention du bikini, en 1946. A 12,7 miles de là, sur le continent, le député-maire UMP d’Hyères, Jean-Pierre Giran, nous explique qu’il ne modifiera pas l’arrêté car « au fil des ans, un équilibre a été trouvé ». Il précise : « J’ai fait savoir à la police municipale que la loi s’applique, mais pas de façon mécanique. On ne verbalise qu’en cas de provocation. » Balivernes, répondent les libertaires : seul le naturisme attire, misons dessus ! Ils accusent l’autre camp de vouloir valoriser leurs biens immobiliers, deux fois moins chers que sur la Côte. Astrid Gyr, de l’agence 3G Immobilier, avoue parfois vendre des maisons à des textiles. Mais elle assure ne pas banaliser l’endroit et veille à demander aux acquéreurs si vivre entourés de personnes dans leur plus simple appareil n’est pas « rédhibitoire ». Son pari : ils viendront petit à petit au naturisme. Selon elle, « le naturisme, l’insularité et le manque d’infrastructures protégeront toujours l’île de la spéculation ». La polémique l’amuse : « C’est un village d’irréductibles Gaulois, qui s’engueulent autour du banquet puis se font la bise après. » Sauf que l’heure n’est pas encore aux embrassades. Derrière cette querelle, beaucoup d’habitants défendent l’identité d’Héliopolis, sa philosophie. Le naturisme, c’est peut-être Suzanne Zeiser, avec son accent alsacien, qui en parle le mieux. Très belle avec ses longs cheveux blancs relevés et ses yeux verts, très chic avec son chapeau, sa tunique courte et ses bijoux, elle note que « les Français, contrairement aux Allemands, ont toujours créé la polémique autour du naturisme ».Ancienne directrice d’école maternelle à Mulhouse, Suzanne vit seule, à 89 ans, dans une petite maison rose loukoum tournée vers les flots, avec piscine et jardin planté par ses soins. Elle nous le fait visiter, nous offre un citron. Un effet libérateur qui rapproche des autres. Pour Suzanne, le naturisme a un effet libérateur et rapproche des autres. L’ambiance d’Héliopolis est ainsi plus conviviale qu’ailleurs, plus solidaire, plus ouverte. Sur les chemins, tout le monde se dit bonjour. « Quand vous êtes nu, vous passez par-dessus vos complexes, vous vous acceptez mieux, dit en souriant Suzanne. Dès que votre peau profite de ce contact avec l’eau, le soleil et l’air, quelque chose change dans votre tête, vous pensez différemment. Vous laissez les événements vous toucher. Vous devenez plus ouvert à vous-même, et aux autres aussi. » Pour notre reportage en immersion, nous suivons les préceptes de la sage doyenne. Direction la plage des Grottes, jolie crique de sable à l’eau transparente, où une petite cinquantaine de personnes se font intégralement dorer au soleil. En pleine saison, la population de l’île grimpe à 1 300 personnes. Baignade, bain de soleil, retour par le sentier escarpé. Suzanne a-t-elle raison ? Quelle est cette légèreté si soudaine que l’on ressent dans les ruelles raides du Levant ? Pourquoi passe-t-on la soirée à dîner avec un inconnu ? Pourquoi reste-t-on en boîte de nuit jusqu’à point d’heure, à discuter avec des touristes, à danser avec une grande blonde à moitié nue sous sa robe transparente ? Suzanne nous avait prévenue, le naturisme, ça rapproche de ses semblables. Le souvenir des folles nuits du Levant. Les Levantins croisent le couple mythique du théâtre français, Madeleine Renaud et Jean-Louis -Barrault, Michel Simon et sa guenon, l’écrivain Monique Watteau, Rita Lenoir, strip-teaseuse du Crazy. Ou encore Georges Moustaki, Guy Béart, Annie Girardot, première dauphine du concours Miss Levant à 16 ans… « Du moralisme des docteurs Durville, l’île passe à l’hédonisme », analyse Jean Da Silva, qui prépare un livre sur le Levant des années 1950. Place aux fêtes déguisées, travesties, déshabillées. L’absence d’électricité crée une atmosphère particulière, on danse à la lueur des lampes à pétrole. La réputation de ce lieu de vacances s’accroît. Dans les années 1970, il compte jusqu’à 80 000 visiteurs par an – voyeurs compris. Clovis Cornillac, propriétaire d’une maison à Héliopolis, s’y rend souvent, Yann Artus-Bertrand, qui habite à Port-Cros, aussi. Sorte de « M. Culture » du Levant, Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles à Hyères, aime faire découvrir le lieu à des photographes, à des danseurs ou, dernièrement, au paysagiste Gilles Clément. « A chaque fois, les artistes tombent raides dingues », constate-t-il. Comme eux, il se dit séduit par le mode de vie si spécial qui y règne : « Il existe une vraie communauté de vie, de plaisir, de générosité, que je ne connais pas ailleurs. » Jean-Albert Vaillant, dit Berty, ne porte jamais rien, même lorsqu'il se trouve au Bazar, son café-épicerie. Une position qui lui a valu en 2010 d'être verbalisé pour "tenue incorrecte". Du paradis des Durville, les habitants veulent aussi conserver cette quiétude « loin des fatigues des villes ». Tout le monde ne se plaint pas du manque de touristes. « C’est un bonheur de voir le bateau se vider quand il accoste à Port-Cros avant de se diriger vers le Levant », se réjouit Philippe Fourneau, 91 ans, ancien viticulteur dans le Beaujolais et grande figure de l’île. Ses yeux vert clair en brillent de contentement. Homo revendiqué et militant, peau cuivrée par le soleil, il a présidé le syndic pendant vingt ans. Compagnon de la Libération – il est allé jusqu’au repère d’Hitler à Berchtesgaden –, il découvre l’île deux ans après la guerre. Il est épaté, « par la jeunesse, la joie de vivre ». Aujourd’hui, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est « cette vue de milliardaire », dit-il, le regard à l’horizon. A la fin de l’entretien, cigare au bec, en simple tee-shirt, il nous montre sa bibliothèque, nous parle de son livre du moment, Bouddha Vivant, de Paul Morand. Le jour de notre départ, on le croise au Bazar. Il nous glisse une petite carte, sur laquelle il a recopié une citation de l’écrivain : « Les îles seront peut-être le refuge des dernières aristocraties alors que les continents vont être écrasés sous les masses. » Le Levant est un secret, un trésor à garder pour soi. Nous reprenons le bateau, l’adjoint spécial peut être rassuré : nous n’avons pas osé traverser la place du village sans paréo. Nous quittons cet étrange éden, seul endroit de France où l’on débat encore des règles du naturisme. De quel côté penchera l’île ? Vers plus de liberté, vers plus de règles ? L’assemblée du syndic du 26 juillet n’a pas clos le débat. Dominique Perrin Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #2 20-07-2018 10:24:30
Re : Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !Nouvel épisode de la guerre des "prudes" au Levant qui escagasse de plus en plus estivants et résidents. C'était à l'heure du déjeuner, mardi dernier, à la terrasse du Bazar sur l'île du Levant. Six clients, entièrement nus ont été rappelés à l'ordre par la police municipale. Depuis les années 30, cette île est en partie réservée aux naturistes, le reste du terrain est un terrain militaire. Mais un arrêté municipal interdit la nudité sur le port et dans les établissements qui reçoivent du public. La nudité autorisée au Levant presque partout L'île du Levant reste le paradis des naturistes. La nudité est autorisée presque partout, y compris sur la place principale, à condition de ne pas s'y arrêter. A l'arrivée de la navette maritime, le capitaine du bateau indique souvent que la nudité au Levant est "vivement recommandée". Une manifestation contre les contrôles de la police Source : https://www.francebleu.fr/amp/infos/soc … 1532021752 Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #3 22-07-2018 04:09:16
Re : Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !Encore une attaque contre nos libertés, si dans un endroit comme ça il faut maintenant s'habiller c'est la fin des haricots ! Amicalement. Hors ligne #4 23-08-2018 05:23:03
Re : Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !En effet, si c'est juste une question d'hygiène, il suffit d'avoir le paréo sous ses fesses. A ma connaissance, il n'y a pas d'épidémies particulières chez les naturistes ... Fabrice du 94 (Val de Marne) Hors ligne #5 23-08-2021 15:31:06
Re : Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !L'Ile du Levant est-il encore un lieu naturiste ? Hors ligne #6 23-08-2021 19:27:15
Re : Île du Levant, la révolte des naturistes gronde !Sur la page FB de la FFN, j'ai fait la remarque que tout le monde était habillé. C'est également une photo de lÎle du Levant. Leur première réponse est que c'est à cause de la censure FB. Bon, ils ont quand même précisé ensuite que c'était sur le port et que le naturisme n'y est pas autorisé. Hors ligne |
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