Forum de l’APNELLes forums pour échanger sur le naturisme en liberté
Vous n'êtes pas identifié(e).
#26 01-06-2019 16:54:47
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeJef87 a écrit :
Curieux de donner à lire, comme bel exemple historique, pour le mouvement naturiste, sous pretexte qu'ils vivaient souvent nus, la secte des Adamites dont on apprend également ceci.
Dernière modification par bouteille (01-06-2019 16:56:14) Hors ligne #27 01-06-2019 18:40:56
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeEh oui... mais ces dires sont ceux des juges de l'Inquisition, qui les ont conduit aux bûchers... C'est comme pour les Templiers et les Cathares. Et quand la chose est "jugée", ça devient LA vérité. Parole d'Evangiles ! Tout comme aujourd'hui encore... Comme le dit Michel Onfray dans sa Contre-histoire de la philosophie, ce sont les vainqueurs qui ont écrit l'histoire et tentent de nous imposer encore aujourd'hui "les racines chrétiennes de l'Europe"... Crois-tu vraiment que ces fous de dieu auraient pu les envoyer aux bourreaux sans les désigner comme des personnes immondes ? "Être libre, c'est vivre nu et sans honte" - F.W. Nietzshe. Hors ligne #28 03-06-2019 22:47:31
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeJulien Wolga nous a fait l'honneur et surtout le plaisir d'être des nôtres lors du procès de Nîmes. Lundi 27 Mai 2019, j'avais rendez-vous avec les amis de l'Association pour la Promotion du Naturisme en Liberté et de la Fédération Française de Naturisme pour une manifestation pacifique devant le tribunal de grandes instances de Nîmes en soutien à Peter Misch qui se voyait accusé d'exhibition sexuelle pour s'être simplement baigné nu dans le Gardon. Dans les mois précédents plusieurs jugements ont été rendus dissociant clairement le nudisme de l'exhibition sexuelle (notamment celui-ci et celui-là), confirmant de ce fait officiellement que la nudité ne relève pas de l'exhibition sexuelle dans l'espace public (avec cependant un appel à la modération le temps que les mentalités évoluent). Cependant cette affaire-ci montre bien le problème auquel nous sommes confrontés: la loi ne définit pas clairement ce qu'est et ce que n'est pas l'exhibition sexuelle (même si son intention de départ avait bien pour but d'en dissocier la nudité), laissant ainsi au juge la responsabilité de l'interpréter selon son propre arrière-plan culturel personnel et relatif. Le but de cette manifestation pacifique était donc également d'interpeller les pouvoirs publics sur l'intention et le sens de cette loi malgré son manque de précision, appel également matérialisé par la demande de "Question Prioritaire de Constitutionnalité" formulée par l'avocate défendant l'accusé et travaillant avec l'APNEL et la FFN. N'étant pas particulièrement à l'aise avec les univers juridiques, administratifs etc. je vais plutôt m'intéresser à l'aspect "débat public" qu'avait aussi pour but de susciter cette manifestation, notamment par le biais de la presse venue sur les lieux et dont voici quelques articles: -la Gazette de Nîmes C'est sur les commentaires qui ont pu être déposés en réaction à ces articles que je vais me pencher, réactions qui sont de trois types: Les pro-nudisme (qui ne sont pas nécessairement nudistes eux-mêmes) pour lesquels la simple nudité ne relève aucunement de l'exhibition sexuelle et s'indignent qu'un tel amalgame puisse être fait, faisant encourir des peines indûes. A ceux-ci je n'ai pas grand chose à répondre puisque je suis du même avis, si ce n'est peut-être sur la forme de leur expression qui gagnerait parfois à être plus diplomate... Ces derniers commentaires m'intéressent particulièrement car ils sont justement l'occasion d'un débat plus nuancé et offrent la possibilité de s'exercer à la recherche d'un terrain d'entente ménageant le plus possible les différentes sensibilités, tout en libérant le nudisme. Premièrement, s'il est vrai que des espaces "réservés" existent et offrent l'avantage d'une certaine sécurité communautariste vis à vis des réactions extérieures qui convient à beaucoup de nudistes, demeure cependant le problème de leur rareté, de leur éloignement, et souvent de leur coût direct ou indirect, rendant cette formule insatisfaisante pour beaucoup d'autres qui aspirent à plus de légèreté et de simplicité. Par ailleurs ces espaces sont de trois ordres dont la nuance est très importante: - Les espaces réservés qui appartiennent au domaine du privé (où la loi ne s'applique pas de la même façon que dans les lieux publics), il s'agit souvent de clubs associatifs et de centres commerciaux. Ils sont généralement clos et le règlement intérieur y stipule généralement que la nudité y est dans une certaine mesure obligatoire, excluant de ce fait les non-nudistes, et conduisant ainsi à une certaine ségrégation. - Les espaces autorisés qui sont publics, il s'agit le plus souvent de plages mais d'autres espaces comme des parcs peuvent également exister bien que le cas soit plus rare. Il bénéficient d'un arrêté (généralement municipal) y autorisant explicitement la nudité et donc garantissant l'absence de poursuites pour ce motif. - Les espaces tolérés ressemblent aux espaces autorisés à ceci près qu'ils ne sont pas nécessairement publics et surtout qu'ils ne bénéficient pas d'un arrêté officiel et donc ne garantissent pas absolument l'absence de poursuites. Ces espaces autorisés et tolérés se distinguent également des espaces privés en ce que s'ils autorisent la nudité, cette dernière ne saurait cependant en aucun cas être obligatoire. A ce propos nous pouvons d'ailleurs observer l'installation d'un phénomène nouveau à ce sujet: Cependant tout n'est pas uniquement question d'arbitrage légal, mais également de prise en compte de la réalité socio-psychologique et de la vision du monde qui la sous-tend: Parmi les commentaires que j'ai pu lire, une personne a résumé les choses par cet adage (que j'apprécie à vrai dire assez peu et que je trouve même souvent faux): "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" (ce qu'aurait également objecté le juge), justifiant ainsi que la liberté des nudistes doive légitimement s'effacer face à la liberté des non-nudistes de le pas les voir. Premièrement il y a deux choses très différentes qui sont confondues derrière le mot "liberté" dans l'adage utilisé dans ce contexte, tandis qu'il conviendrait de bien les distinguer: Donc techniquement, le nudiste a le droit d'être nu tout comme le non-nudiste a le droit d'être vêtu. A l'inverse ce droit ne permettrait donc pas à l'anti-nudiste d'interdire sa nudité au nudiste (ce qu'il se croit permis de faire malgré tout), tout comme il ne permet pas au nudiste d'interdire au non-nudiste son vêtement (ce que ce dernier ne fait en l’occurrence pas). Mais si l'on se focalise à présent sur le deuxième droit, est-ce que la nudité du nudiste peut être considérée comme une agression portant atteinte à l'intégrité physique ou psychologique du non-nudiste? ... ça devient bien difficile à défendre... Alors effectivement, on peut tout à fait comprendre que l'anti-nudiste se sente mal à l'aise devant la nudité des autres, mais il s'agit d'un désagrément relatif à ses goûts et habitudes et non d'une réelle atteinte à son équilibre. Ce sera éventuellement une petite partie de son confort qui pourrait être atteinte dans la mesure où il y aurait une "tâche" à son tableau, mais non sa liberté car il n'est lui-même aucunement entravé: le nudiste qui se déshabille n'empêche pas le non-nudiste de rester habillé. En somme l'anti-nudiste n'a juste pas envie qu'une nudité peuple son paysage, ce qui peut se comprendre, mais on est suffisamment loin de l'atteinte à ses droits à laquelle il prétend, et ce serait logiquement à lui de faire preuve de tolérance à l'altérité, tout comme nous "supportons" tous nombres de choses qui nous déplaisent plus ou moins au nom du respect de l'autre et du vivre ensemble. Ceci étant dit, l'idée de cet article reste de renouer le dialogue pour travailler à trouver un terrain d'entente avec les non-nudistes et les anti-nudistes (ce terrain d'entente pouvant d'ailleurs être tout à fait évolutif), et même si nous pensons sincèrement être légitimes et dans notre bon droit, il ne nous faut pas oublier que les anti-nudistes (qui sont au fond aujourd'hui largement minoritaires même s'ils se manifestent plus que les autres) pensent être dans le leur aussi, qu'ils n'ont pas "choisi" de sentir un malaise vis à vis de la nudité et qu'ils ne font pas exprès de s'opposer au nudisme uniquement pour nous embêter: par ce que nous sommes, notre tenue, notre façon de penser, nous heurtons leurs schémas de pensées et représentations du monde, et qu'ils réagissent comme on leur a appris à le faire face à ce genre de situation. Attaquons-nous donc à présent à ces craintes: Par ailleurs, l'objection qui cristallise le plus de crispation est la crainte selon laquelle les enfants se retrouvent perturbés et pervertis par le spectacle de la nudité (c'est notamment ce qui a été objecté de manière insistante à Peter par le juge). Le nudiste est souvent désemparé pour répondre à cette objection tellement son expérience avec ses propres enfants lui démontre le contraire (de même pour les non-nudistes qui viennent sur les plages naturistes en famille et qui confirment que leurs enfants non-nudistes ne sont pas du tout heurtés par la nudité des autres), mais ces deux visions sont tellement éloignées l'une de l'autre qu'il est difficile, et parfois même impossible, de créer un pont de compréhension entre elles, l'une pouvant difficilement admettre l'autre... Pour terminer, l'idée de préciser la loi soulève tout de même beaucoup de questions, car comment définir objectivement la limite entre l'exhibition sexuelle et la non-exhibition sexuelle? Est-ce que toutes ces questions n'inviteraient pas à se pencher sur le fond de la question, à savoir la place de la sexualité dans notre société, et accessoirement l'impact que peut avoir son exhibition (ou à contrario son occultation) sur nos équilibres individuels et collectifs? ... pour ma part je n'ai pas encore suffisamment travaillé sur la question pour être en mesure de formuler un avis plus poussé et construit que la réflexion que j'ai proposée à ce sujet dans mon livre, mais l'étude est en cours... Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #29 04-06-2019 08:02:43
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeHeureux d'avoir été des votre également devant le tribunal.
Hors ligne #30 04-06-2019 15:26:29
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeUn bel article de notre ami Jean-Luc : NATURISTE, SANS COMPROMIS ! Auditionné par la justice le 27 mai pour pratique naturiste, Peter Misch ne cédera pas. Et obtient le soutien de la fédération française de naturisme. Suite à une plainte déposée pour pratique naturiste au bord du Gardon le 27 juillet 2018, Peter Misch, un allemand de 65 ans, comparaissait devant le tribunal de Nîmes le lundi 27 mai, au motif d’exhibition sexuelle, intitulé qu’il conteste, affirmant simplement sa pratique naturiste. Défendu par Maître Agathe Delescluse, une avocate du barreau de Lille, et soutenu par la Fédération Française de Naturisme et l’Apnel, une de ses composantes, il déplore une audition à charge, et attend peu de choses du jugement. Mais affirme qu’il n’acceptera aucun compromis. Pendant deux heures, déclarait-il aux médias présents, lui et son avocate ont eu l’impression que les jeux étaient déjà faits. « Je n’ai jamais eu l’intention d’imposer ma nudité à quelqu’un d’autre. Pour moi, être nu représente le bien-être, l’harmonie avec la nature et il n’y a aucune connotation sexuelle », affirmait-il au journaliste de la Provence, présent sur les lieux, tout comme à celle du Midi Libre. Les plaignants, qui n’étaient même pas présents à l’audience, ne se sont même pas portes parties civiles. Mais, « La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres », a tenu à rappeler le procureur, avant de réclamer une condamnation d’un mois de prison avec sursis et 350 € d’amende. Une décision qui a été mise en délibéré par le juge et qui ne sera rendue que le 17 juin prochain, à 14 h. « Je me fais traiter comme un malade mental parce que j’ai pris un bain nu, s’insurge Peter Misch. De toute façon, je ferai appel. Je n’accepterais même pas un rappel à l’ordre. C’est la relaxe ou rien et je suis même prêt à aller en prison ! ». Relayée par les sites web de l’APNEL et de Vivrenu, sa position radicale fait aussi l’objet d’un appel à soutien financier sur le site Leetchi. La vingtaine de personnes présentes le jour du procès, dont deux administrateurs de la FFN, ont eux aussi déploré le manque d’impartialité de cette audition. Et se préparent déjà à continuer le combat, après le 17 juin. En étant conscientes qu’avec l’arrivée de l’été, le résultat de ce procès sera important pour les futurs estivants tentés par la pratique naturiste. Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #31 05-06-2019 19:36:20
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeBravo à Jean-François, Jacques, Sylvie et toute l'équipe pour tout ce travail. C'est là que l'on voit l'utilité de l'APNEL et des moyens que nous essayons de mettre en place. C'est assez incroyable de se retrouver dans une telle situation en France en 2019. Jean Marc du 11 (Aude) Hors ligne #32 17-06-2019 16:57:05
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismebonsoir Philippe du 12 (Aveyron) Hors ligne #33 17-06-2019 18:20:33
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeComme attendu, Peter a été jugé coupable, 600€ + 127€ "droit fixe de procédure". Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #34 17-06-2019 18:33:37
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismele plus tôt sera le mieux Philippe du 12 (Aveyron) Hors ligne #35 17-06-2019 21:29:14
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismePlus que jamais , tous les nudiens et naturistes de France et de Navarre se doivent d’être solidaires face à l'obscurantisme , nous avions fait la proposition d'un rassemblement dans un lieu de nature ouvert , et central en France ; n'oublions pas aussi la solidarité financière. Nudiens, itinérants, prêts à découvrir avec d'autres adeptes Hors ligne #36 18-06-2019 15:00:12
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeUn article de la Gazette de Nîmes illustrant ce verdict Jugé le 27 mai dernier pour "exhibition sexuelle" alors qu'il se baignait dans les gorges du Gardon en famille, un naturiste ardéchois est condamné à 600 euros d'amende et 127 euros de frais de procédure. Sur la base d'une nouvelle jurisprudence, il fait appel de cette décision. Car, selon les naturistes, il ne faut pas confondre "naturisme" et "exhibitionnisme". Dans le premier cas, on ne cherche pas à se montrer, dans le second cas oui. Or ce jour d'août 2018, Peter affirme qu'il était derrière un bosquet de l'autre côté de la rive de promeneurs qui l'ont d'abord insulté avant de prévenir la gendarmerie. Selon les naturistes, la nudité seule (sans exhibition ni obscénité) n'est plus condamnable depuis le nouveau code pénale du 1er mars 1994. Soutenu par plusieurs associations, Peter compte aller jusqu'à la cour de cassation voire la cour européenne de Justice. ___________________________________________________________________________________ Merci Peter de pointer du doigt la législation française, interprétable en fonction de la "morale" de certains magistrats, Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #37 26-06-2019 14:42:24
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeL'étrange expérience d'un procès ubuesque dans un état de droit - la suite 2 Comme attendu, vu le déroulement du procès du 27 mai voir ci-joint), j'ai été jugé coupable le 17 juin par le tribunal correctionnel de Nîmes pour "exhibitionnisme sexuel" et condamné à 600 € d'amende plus frais de procédure. Le tout a duré 5 minutes. Le juge m'a appelé à la barre et a lu son jugement. Il a expliqué qu'il y a une remise de 20% si je paye dans les 10 jours et que j'ai un délai à respecter pour faire appel. Observation personnelle : Il m'a regardé quand je me suis avancé à la barre, mais plus du tout pendant ses explications, il a visiblement (à mon avis) évité de me regarder. La presse était présente et un des journalistes s'est dit "très surpris" par la condamnation. Il était déjà le matin même au tribunal pour une autre affaire et il connait du fait de son métier pas mal des gens travaillant au tribunal. Il a été très surpris, car il a "entendu que le juge n'était pas prêt pour un jugement coupable" me concernant. Bon, il s'agit d'un "entendu" sans plus de précision. Avec le fait que ce n'était pas une plainte déposée par une personne physique dérangée par le manque de maillot de bain, mais carrément celle du parquet (qui dépend du ministère de la justice) ça donne un drôle d'impression. Je ne vais pas répéter ici les argumentations qui se trouvent dans mes textes précédents et dans l'excellente analyse de déroulement du procès par Jean-François F. On attend maintenant avec impatience le jugement par écrit et le raisonnement du juge Olivier Mathé. L'appel contre le jugement a été fait le lendemain du jugement par l'avocate. Je suis prévenu que "la cour d'appel de Nîmes est réputée pour sa grande sévérité" et que je risque une aggravation de la peine. Evidemment ça me pose la question de "l'utilité" d'un appel. Mais, est-ce qu'il faut accepter pour cela d'être jugé coupable dans ces circonstances, fait qui veut dire que je suis un pervers sexuel ? Accepter l'inacceptable à titre individuel ou collectif a presque toujours de lourdes conséquences - à titre individuel comme collectif. Evidemment un état de droit n'est pas un acquis immuable, il se réalise et se développe dans la pratique de ses lois et de sa justice. Un état de droit veut dire que les tribunaux sont indépendants, neutres et équitable, ils appliquent la présomption d'innocence et l'application de la loi est la même sur tout le territoire. Je pense que ce n'est pas le cas dans l'affaire qui me concerne et je ne suis pas prêt d'accepter l'injustice de ce jugement uniquement parce que la composition de la cour d'appel est "réputée pour sa grande sévérité". Je ne suis même pas contre la "sévérité" si elle en service d'application de la loi dans un état du droit pour défendre la liberté, l'égalité et la fraternité. Épuiser tous les moyens de la justice dans cette affaire va éclairer aussi (au moins pour moi) où on est avec la justice en France. Soit c'est possible de mettre fin à cette situation absurde ou alors la "justice" perdure avec l'arbitraire, en fonction de : la composition des tribunaux ? des convictions intimes et de l'humeur du juge ? les opportunités ? (liste non exhaustive). Dans ce cas là, "cette justice" montre que l'état du droit n'est qu'un terme devenu creux dans la France actuelle, car les décisions et les conditions ne correspondent pas (plus ?). Je vous tiens au courant dès réception du jugement écrit. En attendant je remercie chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont participé à la cagnotte pour les frais de la justice. Certainement on doigt ouvrir une nouvelle cagnotte pour la participation au financement de l'appel - et la suite éventuelle. bien à vous et merci pour votre soutien, Peter PS : la mise en page ne marche pas, j'aurais bien aimer d'insérer un dessin et mettre des phrases en italique etc. Hors ligne #38 27-06-2019 07:25:47
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismePeter 07 a écrit :
S'il faut participer à une cagnotte pour financer les frais d'une procédure d'appel , car tout ceci coûte très cher. Oui, si c'est pour réparer une injustice, pour annuler la condamnation d'un individu meurtri. Dernière modification par bouteille (27-06-2019 13:40:28) Hors ligne #39 27-06-2019 08:08:44
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeMon cher Bouteille, tu n'as visiblement toujours pas compris qu'il n'y a aucune loi qui, à ce jour, interdise d'être nu dans l'espace public. Seules les agressions à caractère sexuel et actes de nature sexuelle sont concernées par cet article 222-32 ("exhibition sexuelle"). D'autre-part, le principe de Laïcité implique également pour les citoyens de ne pas être tenus de se conformer aux injonctions religieuses d'aucunes sortes. Tout ce qui n'est pas interdit est donc, de fait, autorisé. (Principe de base du droit). les Maires n'ont pas le pouvoir de décider de limiter les libertés publiques sans qu'il n'y ait de vrais raisons d'ordre public AVÉRÉS (sécurité des personnes et des biens, bagarres et autres violences - hygiène). La morale et les conventions culturelle ou cultuelles n'entrent pas dans ce champs des interdictions possibles. Et pour finir, je voudrais rappeler les termes de la DDHC de 1789 (et en particulier la 2e phrase de l'art. 7) : Article 7 Article 8 Le cas de Peter est donc typique d'une condamnation arbitraire, liée non pas au droit mais à la morale ! Sommes-nous encore dans un État de droit OUI ou NON ? "Être libre, c'est vivre nu et sans honte" - F.W. Nietzshe. Hors ligne #40 27-06-2019 09:52:10
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismePeter 07 a écrit :
Le délai de 10 jours pour faire appel ne débute t-il pas lorsque l'écrit du jugement a été délivré par le greffe ? Jef87 a écrit :
Donc d'après ton interprétation de la loi, il devrait être relaxé par la Cour d'Appel de Nîmes ? Quant à l'interprétation de la déclaration du ministre Henri Nallet c'était il y a 25 ans. Je suis persuadé qu'il parlait de naturisme en espace dédié et autorisé (face à l'inquiétude économique des commerçants du Cap d'Agde et autres plagistes de St Tropez) car à l'époque le nudisme en espace non dédié (randonues) c' était inexistant. Et il ne faut pas accuser la loi française car, même en Allemagne, c'est en train de changer
https://www.20minutes.fr/monde/2549975- … ess-munich Dernière modification par bouteille (27-06-2019 16:20:28) Hors ligne #41 18-07-2019 18:36:40
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeNon non, en ce qui me concerne, ce n'est pas une "interprétation de la loi" mais une lecture stricte et attentive. En droit pénal, les textes sont "d'interprétation strictes" ce qui en langage juridique veut dire de lecture stricte : le juge interprète la loi comme le comédien au théâtre. Comme le comédien, le juge ne peut dévier du texte et surtout pas lui donner un sens différent de ce qu'à voulu son auteur (en l'occurrence, le législateur). S'il peut avoir une "interprétation extensible", c'est uniquement dans un sens plus favorable au justiciable. En aucun cas, cela ne doit conduire à aggraver la peine prévue et encore moins à créer un délit que le législateur n'a pas prévu. Nous ne sommes pas dans une république des juges !!! Un juge qui se fait législateur commet une faute grave également punie par la loi. Et tout ceci est cohérent : le CP est conçu pour que chaque citoyen puisse savoir en permanence ce qu'il ne lui est pas permis et de connaître les limites de l'exercice de sa liberté. Il est donc à prendre littéralement au pied de la lettre. S'il fallait avoir fait BAC +30 pour le comprendre, alors on aurait tous un gros problème... D'ailleurs, forts de ma lecture attentive des textes, nous venons de gagner une belle victoire, contre l'arrêté municipal parfaitement illégal de Quend... Alors peut-être que nous ne gagneront pas en appel dans l'affaire de Peter, compte-tenu de la réputation du tribunal de Nîmes, mais en cassation ou à la CEDHC, je n'ai aucun doute. "Être libre, c'est vivre nu et sans honte" - F.W. Nietzshe. Hors ligne #42 28-07-2019 18:42:00
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismela cagnottedu texte s'est affichée comme "supprimé" sur mon PC ; est-ce normal ? Hors ligne #43 12-08-2019 15:16:42
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismerobertAnt a écrit :
Cette "cagnotte" est gérée par Peter, nous n'avons pas la main dessus et lui seul peut vous répondre. Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #44 31-08-2019 16:07:55
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeMitch31 oct. 10h52 « Moi je supporte pas voir votre tête et pourtant j’en fais pas un drame » pourraient vous répondre des nudistes. Je ne suis pas nudiste ou naturiste. Mais concrètement ce qui me saoule le plus c’est les arguments dans votre genre ou vous faites passer votre mépris pour un argument. Croyez le ou non mais vos opposants vous méprisent probablement tout autant. Des lors on fait comment pour vous départager? On réunit un public et on mesure les huées au sonomètre? Plus sérieusement, je COMPRENDS que ça puisse choquer. Sérieusement. Je vois bien que c’est en désaccord avec nos traditions, nos coutumes, notre culture, nos religions et notre histoire. Je comprends que ça CHOQUE. Ça me semble évident… Seulement il y a autre chose à envisager: Tout ce qu’on impose par la loi, on l’impose sous la menace de la plus grande sanction pénale prévue par nos lois. Le nier c’est nier l’évidence de l’acharnement dont la justice peut faire preuve pour casser un individu récalcitrant. Le pouvoir de la justice va jusqu’au meurtre même dans notre société actuelle. Celui qui se rebelle contre la loi et se bat avec toutes ses armes finira flingué par un policier. Je pense que c’est un peule genre de chose qu’on oublie quand on vote des lois. Si on gardait ça en tête, tout le temps, on éviterait de voter pour des députés aussi prolixes en textes de lois divers et variés. Une personne nue dans la rue devrait surtout avoir droit a tout le mépris de Sweeping Wave et à l’ostracisme social de tous ceux qui pensent comme lui. Il devrait surtout pouvoir se faire refuser dans tous les restos, bars, magasins, taxis, et emplois auxquels il se présente. Ce sont les citoyens qui devraient le punir en refusant de traiter avec lui, mais c’est tout. Interdire la nudité par la loi c’est ajouter de la violence la ou une personne se contente de déambuler SANS violence. Oui je vous vois venir vous autres pères la pudeurs et autres mamans en colère: « La nudité est une violence! une agression, un attentat à la pudeur! » Quand on s’est déjà fait mettre un coup de couteau sous la gorge, quand on s’est fait tabasser par une dizaine de jeunes cons, quand on s’est fait raquetter ou cambrioler, quand on a été victime d’attouchement ou de viol, ou de harcèlement, alors là, effectivement on se fait agresser. Et il est infiniment plus important de lutter contre ça que contre des fumisteries de « ca me choque de voir ca ». Or la police a des moyens limités. A chaque fois qu’on demande aux flics de faire appliquer des lois qui initient la violence physique sur les citoyens, on leur enlève une possibilité de lutter contre les crimes réels. Par ailleurs je me demande comment on peut se prétendre moral et justifier une réaction par la violence physique, à une « violence symbolique ». Si pour vous une mauvaise apparence physique justifie une violence policière, alors je préfère vous le dire clairement: Vous êtes dans le camp des despotes, des barbares et des salauds. Si vos sentiments face à l’apparence d’autrui était une véritable bonne raison pour faire une loi alors la société serait forcément un fascisme mené par une ochlocratie de « mamans en colère », tout sauf libre. En effet si les dégoûts, les phobies, et autres écœurements de chacun deviennent force de loi, alors il n’y a plus de limite au despotisme des juges. Source : https://www.contrepoints.org/2014/10/31 … existe-pas Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #45 03-12-2019 12:39:28
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismePuisqu'il semble qu'on connait la date du procès en appel de Peter Misch, le 6 mars à 8h30 (à Nimes ?? ), ne serait il pas temps d'appeler à la mobilisation et au soutien ? Ce procès concerne l'ensemble des natu/nu/diens/distes Nudiens, itinérants, prêts à découvrir avec d'autres adeptes Hors ligne #46 03-12-2019 23:46:24
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeNotre ami et avocat Frédéric P. a enrichi le numéro de juillet 2019, de Naturisme magazine, en publiant un article sur l'affaire Peter Misch : http://naturismedroit.net/droit-penal/6 … xgjtysFaM4 QUAND LE NATURISME EST « INVITÉ » DE NOUVEAU AU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Une « affaire » comme on en voyait davantage il y a quelques années. Le 27 juillet 2018, il se baigne nu sur la rive du Gardon avec sa compagne et les deux enfants de celle-ci. Il est apostrophé avec les membres de sa famille par un couple qui s’est installé après eux, de l’autre côté de la rive à une cinquantaine de mètres. Il leur répond qu’ils ne sont pas obligés de regarder dans leur direction, puis regagnent leur rive. Le couple en question appelle les gendarmes qui arrivent sur place. Il a été déposé une question prioritaire de constitutionnalité, ainsi que des conclusions au fond. Le procureur a repris l’adage selon lequel "La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres", et a requis la condamnation de Peter Misch à un mois de prison avec sursis et 350 € d’amende. La décision a été mise en délibéré par le Président, ce qui est rare dans les audiences à juge unique où les décisions sont rendues immédiatement. Le prononcé du délibéré a été fixé au 17 juin. Peter Misch a été reconnu coupable d’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au regard du public, au titre de l’article 222-32 du code pénal, condamné au paiement d’une amende de six cent euros, outre les cent vingt sept euros de droit fixe de procédure (somme due systématiquement en cas de reconnaissance de culpabilité). Il a interjeté appel. Cette procédure est étonnante à plus d’un titre : Monsieur Misch a été convoqué en audience sans audition préalable, que ce soit dans le cadre d’une garde à vue (situation certes absurde en l’espèce mais garantissant certains droits) ou plus probablement dans le cadre d’une audition libre (nettement moins contraignante mais garantissant les mêmes droits) En premier lieu, nous avons le problème de la constitutionnalité de l’article 222-32 du code pénal, notamment et sans que l’énumération ci-dessous soit exhaustive : Par rapport au principe de légalité qui découle de l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dont il découle que nul ne peut être punie que par une loi préexistante aux faits. Il est de jurisprudence constante du Conseil constitutionnel que les termes de la loi doivent être « clairs et précis ». C’est à ce titre qu’a été abrogé par ledit Conseil constitutionnel, l’article 222-33 du code pénal réprimant le harcèlement sexuel défini dans cet article comme : "Le fait de harceler autrui en tentant d’obtenir des faveurs de nature sexuelle". Or l’article 222-32 est encore plus imprécis !! Par rapport au principe de proportionnalité des délits et des peines qui découle de l’article 8 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui utilise le terme de "peines strictement nécessaires". Or il y a un hiatus total entre la peine encourue (un an d’emprisonnement et quinze mille euros d’amende), et les peines prononcées en matière de nudité sans attitude sexuelle, savoir quelques centaines d’euros d’amende et/ou de un à trois mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple. S’agissant de la constitution de l’infraction d’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au regard du public, celle apparaît loin d’être évidente : Monsieur Misch se baignait dans un endroit où il n’y avait personne au moment de leur arrivée sur les lieux, et où il se sont mis en tenue naturiste, Monsieur Misch, soutenu par la FFN et l’APNEL, est décidé à utiliser toutes voies de recours à l’encontre de toute décision de culpabilité. Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #47 04-12-2019 11:46:07
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeprecisement , notre question est : comment va t'on ,FFN et APNEL soutenant Peter Misch , s'organiser pour concretiser ce soutien ? Nudiens, itinérants, prêts à découvrir avec d'autres adeptes Hors ligne #48 04-12-2019 14:31:35
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismechoquet a écrit :
Pour nous, il est encore un peu tôt pour la mobilisation... Et le plus difficile sera de mobiliser les médias, une nouvelle fois. D'autant qu'au premier procès, il avait fallu que "je force" l'entrée du Midi Libre, situé juste en face de la gare pour faire bouger la rédaction (qui n'avait pas répondu à nos courriers). Un esprit de corps, pour le moins réactionnaire, semble malheureusement régner sur cette jolie ville (cf corrida). Jacques FREEMAN du 91 (Essonne) Hors ligne #49 04-12-2019 15:18:43
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismeok ; conscients de l'importance des retombées de cette " affaire " , concernant la pratique de la nudité en liberté , meme au delà ,nous sommes disponibles pour , lorsque le temps sera venu et que des decisions d'actions , mobilisation et soutien auront eté discutées et prises , y participer à notre niveau Nudiens, itinérants, prêts à découvrir avec d'autres adeptes Hors ligne #50 10-12-2019 08:08:17
Re : Peter Misch : Une histoire de liberté et d'obscurantismechoquet a écrit :
Merci de votre soutien Bernard GIBERT du 60 (Oise) Hors ligne |
![]() |